Carmen Perrin & Tamara Bacci — Au bord de moi-mêmes
« En travaillant d’après nature, je suis arrivé à faire des sculptures minuscules : trois centimètres.
Je faisais ça malgré moi. Je ne comprenais pas. Je commençais grand et je finissais minuscule. Seul le minuscule me paraissait ressemblant.
J’ai compris plus tard : on ne voit une personne dans son ensemble que lorsqu’elle s’éloigne et qu’elle devient minuscule. »
Alberto Giacometti
Il nous faut monter sur les toits pour voir une multitude de nous-mêmes dans leurs fragilités minuscules. Escalader pour relativiser, s’échapper un instant
du tumulte pour questionner nos inconsistances et repartir apaisés de s’être su si petits au milieu des buildings.
Depuis la terrasse de St-Gervais nous percevrons de loin en loin des présences qui nous révèleront le petit espace entre chute et quotidien qui nous incorpore dans le vivant.
Nous regarderons les hommes comme un enfant observerait des fourmis évoluer sur une vieille carte postale du Salève, échouée sur les graviers d’un parc. Une bouffée d’air arrachée au macadam pour se sentir plus grand, pour s’amuser du parcours des insectes que nous sommes.
Aussi il nous faut organiser une vie sur les toits de Genève où tout n’est qu’équilibre précaire, où le vertige tutoie les hommes pressés, où l’instable devient norme et la quiétude immobile dernier refuge avant la chute.
« Au bord de moi-même, je m’arrête, je me penche » disait Pessoa. C’est à cela que nous aimerions amener les spectateurs en les transformant en entomologistes d’eux-mêmes.
Carmen Perrin et Tamara Bacci
jeu 6 sept 18:00 I ven 7 sept 18:00 I sam 8 sept 17:00 (intégrale) I dim 9 sept 16:00 I lun 10 sept 18:00
Théâtre Saint-Gervais, Genève