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Du 3 novembre 2015 au 9 janvier 2016, Galerie Gisèle Linder, Bâle
Exposition avec Luzia Hürzeler
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Carmen Perrin — Irréversibles

Du 3 novembre 2015 au 9 janvier 2016, Galerie Gisèle Linder, Bâle
Exposition avec Luzia Hürzeler
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Irréversibles sont l'univers en expansion ou les mouvances de la vie qui se développent et nous enveloppent dans nos dedans et nos dehors. Comme les lignes extrêmement précises et aléatoires qui creusent la paume de nos mains ou les trajectoires provoquées par la collision des particules se heurtant à grande vitesse, pour chaque singularité, animale, minérale ou végétale, la durée dessine et improvise une cartographie spécifique. Une superposition de faisceaux constitués de lignes droites et courbes, nées d'une multitude de points mobiles devenus des cibles en mouvement.

Iréversibles, 2015
Dans cette exposition, le ressort est un élément mécanique dont la présence linéaire en tension se répète le long d'un support pour constituer une membrane qui en épouse la forme. Le mot inscrit dans le matériau par l'écartement des spirales, fait référence au geste irrémédiable qui déforme, transforme et laisse passer la lumière.

Vers cibles, 2015
L'utilisation de cibles pour le tir au pistolet s'est imposée par la simplicité du motif et la couleur du support. Cette oeuvre, qui explore la transformation perceptive d'un même motif selon la manière dont on l'organise dans un volume, travaille également le paradoxe entre l'intensité de cette couleur industrielle, la vibration produite par la superposition du motif qui n'est pas la même si on la perçoit de loin ou de près et la sensation d'une douceur quasi épidermique de l'ensemble.

Les Entrepiches, 2015 sont des montages d'images lenticulaires, constituées de la superposition de 2 images différentes, juxtaposées sur un même support plastifié. La stratification des images, entourées de paillettes colorées provenant d'une feuille de caoutchouc mousse glissée entre chaque couche, révèle un objet hybride. Ce dernier articule la dimension mécanique d'une image en mouvement qui prend la place d'une autre image quand on se déplace, avec l'apparence kitch et énigmatique d'un objet qui évoque dans la mémoire de ma petite enfance des objets fabriqués par les indiens aymaras en Bolivie lors de fêtes religieuses et à travers lesquels ils s'appropriaient et juxtaposaient subtilement le païen et le sacré.

Dessus/dessous et Dessous/dessus, 2015, sont des sculptures murales réalisées avec des images lenticulaires découpées et dont les fragments linéaires ont été mélangés et disposés aléatoirement. La question de l'image est mise au second plan pour travailler plus directement avec l'intensité lumineuse et chromatique présente dans la constitution du matériau. La technique du tressage permet de réaliser une surface plus ou moins tendue et bombée qui ouvre la sensation vers l'association d'un écran lumineux avec la profondeur d'une membrane organique.

Les Densités sont des perforations sur de minces feuilles en papier, imprimée industriellement par des motifs décoratifs qui envahissent et débordent du support. Pour réaliser ces oeuvres, les motifs imprimés ont été choisis en relation avec la manière dont le système de perforation les déconstruits et les déforme, pour arriver à assembler un bloc de 31 couches dont l'épaisseur produit plus la sensation d'une matière ou d'un matériau que la présence d'une image.

La petite fille aux canards, 2015
Ce fossile est un assemblage de 31 feuilles en bâche plastique, suspendues et distantes l'une de l'autre de quelques millimètres. Avant d'avoir été perforés, ces supports ont été imprimés avec une même image, issue d'un montage de deux photographies prises en 1957 à quelques secondes l'une de l'autre par mon père Alberto sur les bords du lac Titicaca en Bolivie.

Climaxes, 2013
Cette sculpture est constituée d'un montage entre des corps d'animaux en plastique représentés à l'échelle 1:1 et des boules en polystyrène. Il y a deux oies, un cormoran, un flamant rose et deux hérons. Habituellement, ces oiseaux que l'on trouve dans des magasins de chasse et de pêche, sont utilisés en tant qu'appelants pour la chasse ou de leurre pour, par exemple, dissuader des hérons venir manger les poissons dans les bassins d'un pisciculteur. Une cible piège et pointe.

Glisse, contourne et perce, 2015
Il s'agissait de tirer la sculpture vers le dessin tout en gardant le geste de la perforation qui devient un point reliant le tracée d'une ligne sur la feuille de papier. La perforation est un point d'arrêt, la ligne avance et contourne les trous pour devenir un parcours démultiplié qui traverse le support et, rhizomatiquement, progresse. Que la ligne soit courbe ou droite, la couleur envahit la feuille en répartissant ses lignes d'une manière homogène, comme pour devenir une couche superposée à une précédente et qui sera à son tour partiellement recouverte par la suivante. Chaque dessin est la cartographie d'une durée et le moment d'une fragilisation du papier qui fait progressivement glisser la dimension du dessin vers celle d'un palimpseste.

Carmen Perrin, octobre 2015

 

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© carmen perrin